La bienveillance, ce n’est pas juste de la gentillesse et des bons sentiments, ni un vaste concept post hippie, loin de là !! C’est un vrai mode de vie pour soi, et une réelle qualité relationnelle avec notre entourage, qu’il s’agisse de la famille, d’amis ou de collaborateurs.

Selon la définition du Larousse, la bienveillance est « une disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers autrui. » Pas mal. J’irai un peu plus loin, car la bienveillance commence par soi. Difficile en effet de prêter réellement attention à autrui si on se néglige complètement.

Pour parler de bienveillance et accompagner de plus en plus d’entreprises sur ce chemin, je constate que ce sujet est très important pour les salariés qui parfois, se sentent un peu « maltraités » par leur N+ 1 (et par la direction aussi !!)

Pourquoi ce sentiment ? Parce que dans la plupart des entreprises, le management est pyramidal, égotique et donc parfois malveillant, et à terme, contre-productif.

Vous pensez que j’exagère ? Que diriez-vous si je vous racontais qu’au XXIe siècle, il y a encore des entreprises qui font de la période d’essai des commerciaux une expérience de porte à porte à l’ancienne, comme dans les années 70, avec des objectifs tout sauf SMART (sonner à 200 portes en 5h, obtenir 4 rdv par jour…), et des réunions en mode « jugement dernier » toutes les semaines ?

Vous ne me croyez pas ? J’ai vécu cela, et sur 18 recrues, 10 ont abandonné en cours de route, et seules 4 ont signé un CDI. CDI ne comportant plus aucune mission de prospection. Oui, je sais, ce gâchis vous laisse sûrement sans voix.

Ce type de management depuis la stratégie initiale, en passant par le recrutement puis au suivi par le manager de proximité, court à sa perte. Les nouvelles générations, et la société de manière plus globale, ne sont plus attachées à leur entreprise et n’y font plus toute leur carrière. Fidélité et loyauté sont reléguées au dernier rang des raisons pour rester à un poste.

De nos jours, les collaborateurs ont besoin de se sentir investis, impliqués et reconnus dans leur travail, et pas uniquement par un salaire gratifiant. Pour recruter et fidéliser, notamment les jeunes générations très volatiles, les entreprises doivent abandonner le management « à l’ancienne » et changer. S’intéresser aux personnes. Vraiment.

Pour opérer ce changement durable, et gagnant-gagnant, la bienveillance est une des clés. Mais concrètement, la bienveillance pour un manager, ça signifie quoi ?

 

#1 – Ecouter son équipe

La nature est hyper bien faite !! Nous avons 2 oreilles et 1 bouche. A vous d’en tirer les conclusions qui s’imposent…

Plus sérieusement, manager, c’est décider et choisir. Et donc parfois, trancher. Pour prendre la meilleure décision possible (car il faut en prendre une à un moment donné), la meilleure attitude est d’écouter toutes les parties prenantes, et surtout ses collaborateurs. D’une part, cela permet de collecter des informations en nombre, et d’autre part de vérifier la motivation de chacun dans ce projet. En pratiquant une réelle écoute, le manager accorde de la valeur à son interlocuteur et peut alors faire le meilleur choix pour l’ensemble de l’équipe.

 

#2 – Manager réellement

Manager avec bienveillance, c’est traiter tous ses collaborateurs de la même manière. Evidemment, certaines affinités peuvent se créer, mais celles-ci ne doivent pas pour autant devenir synonymes de passe-droit ou de favoritisme.

En se comportant différemment selon ses affinités, le manager risque de se créer une petite cour, souriante et affable, mais pas forcément honnête, qui aura tendance à agir pour obtenir davantage de faveurs et non pour le développement de l’entreprise ou la réussite de l’équipe au global. Cela flatte le manager qui se croit bon car apprécié, et donc ne se remet pas vraiment en question.

Jean de La Fontaine l’a très bien dit : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ».

Être bienveillant avec son équipe, c’est donc saluer tout le monde avec la même attention, accorder un temps de parole sensiblement équivalent à chacun lors des réunions. Si une idée qui semble pertinente émerge, peu importe si vous appréciez la personne, vous n’êtes pas là pour l’aimer, mais bel et bien pour travailler avec elle.

 

#3- Accompagner le développement

Qui n’a jamais fait d’erreur au travail ? Franchement, personne. On a tous commencé un jour à travailler et tous fait des erreurs. Ce qui est génial avec les erreurs, c’est qu’on apprend avec elles, et que l’on devient meilleur par la suite.

Comme un enfant qui apprend à marcher.  Je sais, cette image de l’enfance est récurrente chez moi… Elle nous rappelle tellement de choses :

  • Nous avons appris en tombant, voire en nous blessant.
  • Nous nous sommes relevés.
  • Aujourd’hui nous savons faire du vélo, du roller, courir…
  • A-t-on déjà vu beaucoup de parents sanctionner leur enfant qui tombe alors qu’il fait ses premiers pas ?

Le manager bienveillant admet les erreurs et en premier lieu les siennes !! Il en tire les leçons pour ne pas les reproduire et accompagne ses collaborateurs dans leur montée en compétences.

 

#4- Sourire

De la même façon que le bâillement est contagieux, le sourire est communicatif. Tout se joue dans notre cerveau, câblé pour la sociabilité.

Lorsque nous interagissons avec les autres, un pont neuronal est créé entre notre cerveau et ceux qui nous font face. Comment ça marche? Nos neurones se synchronisent et peuvent alors activer la même région dans notre cerveau que dans celui de votre interlocuteur. En bref, quand vous souriez, ses neurones « miroirs » vont stimuler une sensation associée au sourire dans son esprit. Cela l’amènera à sourire également !

Voilà comment une personne souriante illumine son environnement en changeant l’humeur de ceux qui l’entourent et travaillent avec elle.

 

#5- Impliquer son équipe

Par nature et aujourd’hui par culture sociétale, nous avons besoin de savoir où nous allons, et quel est le sens de notre action. Les collaborateurs ne pourront pas s’impliquer complètement s’ils ne savent pas quelle est la finalité des missions qui leurs sont confiées. Bien sûr, l’explication, c’est-à-dire établir la stratégie, fixer le cap et dérouler le plan d’action, est essentielle. C’est le minimum syndical pour que les équipes comprennent l’objectif et travaillent à sa réalisation.

L’implication, qui nécessite écoute, échanges, propositions et enfin décisions, est beaucoup plus porteuse de sens et valorisante pour les collaborateurs. L’équipe se sent responsable et investie dans ce projet, qu’elle aura à cœur de mener à bien. Le manager bienveillant qui travaille de cette manière, dite participative, en voit rapidement les bénéfices. Il fait le plein de bonnes idées (plusieurs têtes valent mieux qu’une) et son équipe est motivée.  

 

#6- Assumer ses décisions

On l’a vu, manager, c’est en partie choisir. Vient ensuite le moment de présenter ce choix, et de l’assumer.

Si le manager bienveillant implique ses collaborateurs dans la conduite des projets, certaines décisions, qui relèvent parfois de l’arbitrage, doivent être prises par lui uniquement. Attribuer un projet à un collaborateur plutôt qu’à un autre, distribuer les augmentations … Autant de décisions parfois difficiles à prendre car on sait que certains collaborateurs seront déçus.

Être bienveillant ne signifie pas faire plaisir à tout le monde, ni être gentil en permanence. Il s’agit de faire preuve de tact et de respect quand les nouvelles sont mauvaises. Plutôt que de faire l’autruche, le manager bienveillant assumera ses décisions et communiquera sur celles-ci auprès de son équipe.

 

Conclusion

La bienveillance génère du bien-être pour soi et son entourage, qu’il soit familial, amical ou professionnel.

Si, pendant de nombreuses années, le chômage était tel que les entreprises pouvaient se permettre de ne pas prendre en compte l’humain, aujourd’hui, la vapeur s’inverse. Actuellement, la reprise de l’emploi, et les besoins des employés sont tels en matière de reconnaissance que la bienveillance est devenue incontournable pour que les talents restent et s’épanouissent durablement.